Dans la nuit du vendredi 7 juin, un tagueur est mort sur le périphérique lyonnais à hauteur de Bron: un morceau de mur anti-bruit en béton est tombé et l'aurait écrasé. Un autre graffeur a été blessé à la jambe.
Un morceau de mur anti-bruit, en béton, s'est décroché dans la nuit de vendredi 7 juin vers 01h00, sur le périphérique lyonnais, à hauteur de Bron. Le mur a écrasé un jeune graffeur qui est mort sur le coup selon les sapeurs-pompiers du Rhône.
Selon nos informations, il y avait trois jeunes hommes au moment des faits âgés de 24 à 25 ans. Le jeune homme décédé était originaire de l'Isère. Un autre graffeur, originaire de Nîmes (Gard), a été blessé à la jambe. Le troisième, en état de choc, est originaire de Lyon.
Les 3 garçons étaient-ils en haut du mur, ou en-dessous au moment du drame? Les circonstances précises doivent être déterminées avec l'enquête qui débute. La rue des Essarts est une impasse de Bron, coupée du boulevard Laurent Bonnevay par un mur haut de plusieurs mètres, à la végétation très dense. Le haut du mur s'est visiblement décroché d'un seul bloc. Dans la nuit un engin de levage a été utilisé pour soulever cet énorme morceau de béton lourd d'une tonne environ.
Selon une source proche du dossier, les 3 jeunes hommes "escaladaient le mur d’enceinte du boulevard périphérique. Quand la troisième personne s’asseyait sur la couvertine pour passer de l’autre côté du mur, celle-ci se descellait et tombait sur la victime, l’écrasant. Ce bloc de béton tombait également sur le troisième homme, le blessant à une jambe." Ce dernier a été hospitalisé à l’hôpital Édouard Herriot.
Une autopsie a été sollicitée par le parquet de Lyon. Sur place, 33 bombes de peinture ont été saisies.
"On est choqués!"
Lyon est le terrain de jeux de quelques centaines de graffeurs. Un petit monde, où chacun se connaît et regarde avec attention le "travail" des autres.
Pascal Packe est un graffeur professionnel. Au sein du collectif Lyon Bombing, il propose des cours et des évènements autour du graff à Lyon et sa région : "On éprouve beaucoup de tristesse pour ce collègue, car ça aurait pu arriver à n'importe qui. On ne peut qu'être solidaire devant ce drame. C'est très rare. Un mur qui s'écroule, à ma connaissance, c'est la première fois! Des graffeurs ont perdu la vie, avec des trains ou des métros, jamais avec un mur qui s'écroule. A une époque, le périphérique lyonnais était très graffé. Aujourd'hui cela reste un support très prisé, car le but pour nous, c'est d'être visible. C'est aussi la noblesse du graff : apparaître sur des endroits un peu dangereux, voire inaccessible. Certains aiment prendre des risques, mais cela ne représente pas du tout la majorité! Une bonne partie des graffeurs "vandals" font cela pour l’adrénaline. Ce sont ceux qui prennent des risques importants, comme graffer sur un pont au dessus d'une autoroute."
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